Les femmes accompagnent notre quotidien, qu’elles soient de la parenté, des amies, collègues, collaboratrices ou citoyennes. Parmi elles, qui sont vos inspirations? À l’approche du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, la Sûreté partage trois de ses modèles féminins.
Notons que l’organisation soulignera à l’automne le 50e anniversaire de l’embauche de la première femme policière, Mme Nicole Juteau. Cinquante ans d’histoire, de courage, d’innovation, de défis, d’avancements et de réalisations.
À toutes celles qui ont pavé la voie en milieu policier au fil des décennies, merci.
À toutes celles qui poursuivent leur parcours et les avancées, merci.
À toutes les personnes qui sont ouvertes, inclusives et alliées, merci.
Ann Mathieu : des communications authentiques et humaines
La voix et le visage d’Ann Mathieu incarnent l’organisation depuis deux décennies. Que ce soit à la télévision, à la radio, dans un journal ou sur le terrain lors d’événements majeurs, le nom de cette lieutenante a toujours résonné positivement.
« Affaires publiques, Ann Mathieu, bonjour » aura probablement été une de ses phrases phares au cours de la vingtaine d’années où elle a été porte-parole à Québec pour la région Capitale-Nationale-Chaudière-Appalaches, pour ensuite devenir officière au sein du Service de la diffusion et des relations médias.
« Ma plus grande fierté, c’est d’avoir toujours donné le meilleur de moi-même pour bien représenter l’organisation et pour soutenir les personnes qui en avaient besoin », dit l’officière.
« J’ai su bien doser mon rôle professionnel et ma personnalité. J’aime ça parler avec le monde! Pour moi, “faire la différence”, ce n’est pas juste en sauvant des vies. Parfois, de petits gestes vont avoir un très grand impact. Je me suis fait un devoir de prendre le temps pour les gens et le contact humain a toujours été très important. »
La policière a accompagné ses collègues, le grand public et les médias lors de nombreux événements marquants, dont des tragédies humaines, des catastrophes naturelles et des opérations spéciales. « J’ai couvert certains dossiers très exigeants, autant sur le plan professionnel que personnel, qui m’ont fait prendre conscience de la chance que j’avais dans la vie. Je n’ai jamais rien tenu pour acquis et j’ai toujours voulu être attentive aux autres et les aider », se rappelle-t-elle.
Empathie, bienveillance, écoute et authenticité : pour la policière, ces qualités peuvent avoir un grand impact sur son entourage. C’est d’ailleurs ce qui a teinté sa carrière : son caractère très humain.
Ann Mathieu est connue de son entourage pour ses sages paroles. Ses conseils? « La gentillesse apporte la gentillesse. Il est important de rester soi-même. Toujours persévérer, car on n’atteint pas nécessairement ses objectifs du premier coup. Prendre sa place sans l’attendre », réfléchit-elle.
Celle qui a débuté au poste gaspésien de New Carlisle, en 1995, était la 3e femme embauchée au poste. Au fil de sa carrière, elle a « fait sa place » naturellement. « Partout, les gens ont toujours été très chaleureux à mon égard », dit-elle.
Dès le 17 mars, Ann Mathieu aura un nouveau défi : celui de la retraite, après 29 ans de service. Elle insiste sur ces propos : « J’ai eu de nombreux collaborateurs. Je tiens à remercier l’ensemble du personnel de m’avoir accompagnée au quotidien. J’ai été bien entourée, j’ai eu des gestionnaires qui ont cru en moi et j’ai eu des collègues incroyables. J’en suis reconnaissante. »
« C’est à chacun d’entre nous de “faire la différence” que l’on souhaite », conclut la lieutenante.
Danielle Dumont : 36 ans d’évolution technologique
Danielle Dumont est une figure du domaine des technologies de l’information (TI) à la Sûreté : elle y travaille depuis 3 décennies.
Stagiaire, occasionnelle et ensuite permanente en 1989, elle fait ses premiers pas parmi les rares femmes à être opératrices en informatique au Centre de traitement des données.
Celle qui est maintenant responsable de l’équipe de l’infrastructure, du stockage et de la sauvegarde continue d’être passionnée au travail : « J’ai toujours évolué à la Sûreté. Je suis une femme de défis et j’en ai constamment dans mon domaine et comme cheffe d’équipe. Les technologies de l’information évoluent très rapidement, alors il faut se tenir à jour », lance Danielle Dumont.
À titre d’exemple, au début de sa carrière, l’employée civile utilisait des cartes perforées pour transmettre de l’information (comme ce qu’elle tient dans sa main sur la photo). Elle a ensuite connu le ruban magnétique, l’ordinateur, le serveur et maintenant, l’infonuagique. « Ça évolue tellement que je n’ai jamais eu le temps de m’ennuyer! » raconte-t-elle.
Entrer dans l’ère de l’infonuagique constitue en soi un grand défi. « Nous travaillons sur des projets d’ampleur qui ont des enjeux organisationnels. Au sein de notre équipe TI, nous assurons la gestion et l’optimisation de centaines de serveurs, traitant des pétaoctets de données essentielles au bon fonctionnement de l’organisation », indique la cheffe d’équipe.
Mais qu’est-ce qu’un pétaoctet, direz-vous? Un pétaoctet représente 1 000 téraoctets (To), et 1 To équivaut à 1 000 gigaoctets (Go), soit 1 000 000 mégaoctets (Mo). On parle donc d’une immense quantité de données numériques!
Quels sont les plus beaux souvenirs de Danielle Dumont? Grâce à son travail, elle a la chance, depuis trois décennies, de combiner les technologies de l’information à l’opérationnel. Comme membre civile, elle a contribué dans l’ombre à de nombreuses opérations d’envergure sur le terrain.
« J’ai adoré ces expériences, j’ai appris à connaître plusieurs domaines et à côtoyer des personnes passionnées par leur métier. Ces sont mes plus beaux souvenirs », se rappelle-t-elle, en ajoutant : « Il y a un peu de nous dans les opérations. Ça m’a intégré encore plus à la Sûreté et ça a créé un lien d’appartenance. »
Ainsi, Mme Dumont a notamment les équipes TI durant la tragédie de Lac-Mégantic et a participé à plusieurs opérations dont celles de L’Isle-Verte, du Sommet des Amériques et du G7, ainsi que des opérations éphémères comme les inondations. Elle indique : « J’ai vécu et fait des liens avec l’opérationnel. C’est impressionnant, même en étant à l’arrière-plan! »
La cheffe d’équipe aime les relations humaines. Le bien-être et le développement de son équipe lui sont chers. Une de ses fiertés est d’ailleurs d’avoir toujours cheminé au sein de l’organisation en gardant son intégrité et ses valeurs, dont celles humaines.
Quels conseils aimerait-elle partager? « Persévérer, car c’est important de ne pas lâcher. Et ne pas juger une situation sur le moment; prendre le temps de réfléchir à comment l’améliorer et voir le positif », conclut Danielle Dumont.
Audrey Grégorio : l’art de bien s’entourer
L’agente Grégorio se démarque dans sa région. Jointe au téléphone, on sent tout de suite qu’elle ne cherche pas l’attention ni la reconnaissance. « J’ai toujours voulu être policière, je ne peux même pas dire ça remonte à quand. Je l’ai juste toujours su et je suis allée au bout de ce que je voulais! C’est très gratifiant d’aider. J’aime le contact humain, bouger et sortir de la routine », mentionne-t-elle.
Celle qui entame sa 12e année à la Sûreté s’épanouit au poste principal de la MRC de Vallée-de-l’Or. « Je suis une fille de Montréal et c’était mon choix d’aller à Val-d’Or. C’est un endroit qui me ressemble vraiment. J’ai le meilleur des deux mondes : je travaille en ville, mais j’habite à la campagne! »
Ce poste a aussi une très grande valeur pour elle : « Mon équipe est très importante pour moi. On a une belle chimie, on se challenge et se dépasse ensemble. Ça, ça vaut de l’or. Je suis toujours contente d’aller travailler pour retrouver mes collègues », indique la policière.
D’ailleurs, lorsque la question « Quelle est ta plus grande fierté? » lui est posée, elle répond d’emblée : « Mon équipe immédiate et l’ensemble des membres de la patrouille avec qui je travaille. J’aime accompagner les nouvelles recrues et les voir évoluer et se développer. Leur fierté me rend fière! »
Au fil du temps, elle a développé une expertise en matière de reconnaissance des capacités de conduite affaiblies par la drogue ou l’alcool. Une personne de sa parenté a déjà été happée par un conducteur en état d’ébriété par l’alcool, ce qui l’a influencée dans son travail. Dès que la policière n’est pas sur des appels, elle fait des dossiers de sécurité routière et se concentre à observer les signes et symptômes lors de ses interceptions.
« La route est importante : c’est le début de tout », lance la policière. « Chaque interception est un peu comme une mini-enquête grâce à nos observations. C’est important de prendre son temps et d’être attentif. Je me dis que la détection de capacités de conduite affaiblies contribue à sauver des vies et que dans ma carrière, j’aurai au minimum sauvé une vie. »
Elle se fait d’ailleurs un plaisir de partager ses connaissances et observations aux nouvelles recrues qu’elle accompagne. « Si je peux aider une personne, je vais toujours être disponible pour le faire », explique-t-elle.
Un conseil à partager? « On devient ce qu’on est grâce aux personnes qui nous entourent. À cet effet, j’ai beaucoup de chance d’avoir eu des équipes formidables, autant à Val-d’Or qu’à mon premier poste, Mont-Laurier. J’ai été entourée de bonnes personnes », conclut l’agente.